Thursday 4 June 2009

Contrats chinois, L’ambassadeur de Chine en Rdc : " nous n’arrêterons pas "


*Selon l’ambassadeur, " il est contradictoire de voir les institutions internationales et les pays occidentaux s’intéresser aux réserves financières de la Chine, et tenter en même temps de nous bloquer en Afrique et plus particulièrement au Congo… "

Nous sommes témoins d’un grand événement politique, la phase chaude de la guerre froide entre le monde chinois et le monde occidental. Pourquoi cette guerre a-t-elle la Rdc comme théâtre ? On s’y attendait. La guerre froide en cours étant essentiellement économique, la Rdc ne pouvait qu’être le théâtre de prédilection à cause de ses énormes ressources naturelles du sol comme du sous-sol.

A propos de ces richesses de la Rdc, des confrères belges qui avaient dernièrement couvert l’inauguration de la pose du câble optique à Nsanga par le chef de l’Etat, rappellent une anecdote : " Dieu a oublié ses valises au Congo… ". On estime que Dieu ne pouvait donner à ce pays autant de richesses si ce n’est pas par oubli. Et les confrères qui citent un ingénieur chinois au nom de Hunter Xie, écrivent : " Ce pays a tout, l’eau, la terre, la forêt. Ne parlons même pas des mines. Ce qui manque aux Congolais, c’est peut-être l’idéologie, la volonté de travailler ensemble… ".

Les Chinois, comme beaucoup d’autres peuples du monde, ont découvert ces richesses de la Rdc. Ils sont sidérés à l’idée que ce pays ainsi potentiellement riche, était réduit à vivre des aumônes. Une autre Chinoise disait des Congolais qu’ils ressemblaient à quelqu’un qui a un bol en or massif et s’en sert pour demander des aumônes.

Une nouvelle forme de coopération

A travers les contrats chinois, la Rdc et la Chine se sont engagés à renverser la tendance. Le Chef de l’Etat, Joseph Kabila avait clairement dit au peuple congolais que cette fois, on devra faire profiter les richesses du pays au peuple. Et ce peuple à travers des infrastructures, verra à quoi avaient servi ses richesses.

Il y a des mois que l’on parle des contrats chinois que le Fmi et particulièrement le Club de Paris estiment contradictoires. D’un côté, le gouvernement congolais veut obtenir un allégement substantiel du paiement des intérêts de sa dette tout en poursuivant sa coopération avec la Chine en vue de construire des infrastructures. En effet, la Rdc s’est engagée à remplir les conditions en vue de cet allègement au mois de juin prochain. Et ses créanciers pourraient alors effacer sa dette à la hauteur de 6,3 milliards Usd. La dette, elle, est de 12 milliards Usd. D’autres sources parlent d’un allègement à la hauteur de 90%. La Rdc serait alors soulagée d’un fardeau qui lui coûte mensuellement 50 millions de dollars Us.

Il est difficile que la Rdc atteigne ce point d’achèvement dès le moment où pour le Fmi et la Banque mondiale, deux points continuent à poser problème, à savoir, les dérapages en matière de dépenses militaires et les contrats chinois. Il s’agit de deux points vitaux pour Joseph Kabila et la Rdc toute entière. La Rdc a un problème de sécurité à l’Est. Pour y faire face, elle doit réformer et équiper son armée. D’autre part, le pays a un besoin urgent d’infrastructures. Ce que lui demandent ses créanciers à travers le Fmi, est une chose impossible.

Question de vie ou de mort

Pour Pierre Lumbi, ministre des Travaux publics et Infrastructures, parlant des contrats chinois, estime qu’ : " Il s’agit d’accords de troc : en échange de grands travaux, que seules les entreprises chinoises ont la capacité de réaliser dans les délais requis et à prix compétitif, le Congo s’est engagé à permettre l’exploitation de ressources minières, à raison de 9 millions de tonnes de cuivre et de 200.000 tonnes de cobalt. Si les réserves actuellement connues ne nous permettaient pas de tenir nos engagements, d’autres prospections seraient entreprises. Nous trouverions d’autres moyens de financement, de nouvelles mines ou des terres agricoles par exemple. Alors qu’en ces temps de crise, les Etats occidentaux s’engagent massivement aux côtés de leurs banques, pourquoi l’Etat congolais ne pourrait-il encourager le développement du pays " ?

Pour le ministre Lumbi, l’exemple chinois n’est pas une grande première. Il prend pour ce faire l’exemple de la Belgique qui, selon lui, " En 80 ans, a réussi à financer le formidable développement du Congo, de ses villes, de ses voies de communication, uniquement grâce aux ressources naturelles du pays. Pourquoi les Chinois ne pourraient-ils faire de même " ? Pour lui, le Fmi est allé très loin jusqu’à intimider les Chinois. " Cependant, les intimidations n’ont pas manqué : outre les pressions exercées sur le plan intérieur, les représentants du FMI sont allés jusqu’en Chine pour tenter de bloquer les crédits, ou d’imposer une "coopération triangulaire" dans laquelle ils seraient partie prenante. "

La Chine tient bon

A cette allure, il y a risque que les Chinois cèdent. L’Ambassadeur de Chine à Kinshasa parle de la mauvaise foi du Fmi. Il est d’avis que " Lors de la négociation des contrats, nous étions parfaitement conscients du fait qu’il fallait absolument éviter que le Congo contracte de nouvelles dettes. En réalité, c’est la Chine qui a pris tous les risques : si les mines actuelles ne suffisent pas, nous investirons dans de nouvelles prospections et c’est la Chine qui les financera ".

A son avis, " il est contradictoire de voir les institutions internationales et les pays occidentaux s’intéresser aux réserves financières de la Chine, et tenter en même temps de nous bloquer en Afrique et plus particulièrement au Congo… ". Il conclut avec fermeté : " Ces contrats sont irréversibles, nous n’allons pas reculer, et les Congolais non plus… ". Les Belges et les Américains ne l’entendent pas de cette oreille. Pour eux, les contrats chinois doivent être révisés. Les Français, eux, se montrent souples.

Même le câble optique pose problème

La Chine n’engage pas seulement sa coopération avec la Rdc dans le domaine minier. On n’a pas suffisamment expliqué au peuple l’importance du geste que Joseph Kabila est allé poser à Nsanga dans la province du Bas-Congo. Pour certains, il ne s’agirait que d’un simple câble comme il y en a autant pour transporter le son et les images. On a oublié qu’il s’agit d’une grande révolution dans ce domaine où tout est communication. Le Chef de l’Etat qui comprend la portée du geste posé à Nsanga avait tenu à le poser lui-même. Dans une large opinion nationale, on a oublié que c’est avec la Chine que ce geste est posé. Beaucoup de Congolais ne savent pas également que certains milieux occidentaux n’apprécient pas le geste des Chinois. Ils combattent la pose de ce câble autant que les contrats chinois pour la construction des infrastructures en Rdc.

L’ingénieur chinois qui conduit les travaux de la pose de ce câble ne touche que 1500 Usd par mois. Ce qui est modeste à comparer avec les experts traditionnels. L’inauguration à NSanga du premier tronçon du câble à fibre optique qui reliera Moanda sur l’Atlantique à Kinshasa en passant par Matadi sur une distance de 650 kilomètres, va permettre le transport des images et des informations à la vitesse de la lumière. Les ingénieurs chinois y travaillent sous un soleil de plomb. Pour Hunter, c’est un exemple qu’il donne au peuple congolais. Un exemple dans le travail. Il faut travailler mieux et vite. Cet exemple, les Congolais en ont besoin. C’est parmi les choses qui font peur. Car, si la Chine s’est construite en une vitesse lumière, pourquoi la Rdc avec son sol et son sous-sol mieux pourvus que celui de la Chine, ne peut-elle pas faire aussi ce pas de géant ?

Kabila décidé à suivre l’exemple chinois

La volonté politique, on l’a à travers la promesse de Joseph Kabila de faire de la Rdc, la Chine d’Afrique. L’ingénieur chinois, Hunter y croit lui aussi, car, estime-t-il, optimiste, que le progrès viendra au Congo étape après étape. Il y a cependant à regretter un certain mimétisme, mieux un certain cynisme de certains services publics congolais dont les douanes qui ne sont pas de nature à aider les Chinois à travailler rapidement. En ce qui concerne la pose du câble inaugurée par le Chef de l’Etat, l’ingénieur chinois regrette que les travaux aient pris cinq mois de retard. Et pour cause ?

" Nous nous sommes heurtés à des roches, nous avons dû utiliser de la dynamite, inventer des solutions face à des problèmes inédits. Mais le plus difficile, c’était de convaincre l’Office des Douanes de libérer nos marchandises, d’obtenir de l’Office national des transports qu’elle les stoque, de surmonter tous les obstacles bureaucratiques… ". Malgré tout, la tranchée partie de Moanda est au niveau de Matadi et avance au rythme de dix mètres par jour. " Le travail est dur, mais nous sommes payés à raison d’un dollar le mètre, et ces Chinois n’oublient jamais de nous donner à manger " ont raconté les travailleurs aux confrères belges du journal Le Soir. " D’ici cinq mois, nous devons être arrivés à Kinshasa, dit Hunter. Ici, à force de houspiller tout le monde, j’ai attrapé des cheveux gris ". Les deux jeunes ingénieurs ajoutent en riant : " Et nous, à force de rester ainsi au soleil, nous allons finir par être aussi bronzés que les Congolais " !

Pour l’ingénieur chinois, " Ce qui compte avant tout, c’est que j’ai un contrat à remplir, je dois respecter les échéances fixées. Je fais ce travail pour moi : en Chine, j’ai un fils unique et je veux lui payer de bonnes études. Je le fais aussi pour le Congo : ce câble, potentiellement, représente un grand progrès en matière de communications. Il apportera beaucoup d’argent à l’Etat congolais et plus précisément à l’OCPT, l’Office congolais des postes et télécoms, dont les recettes, à l’avenir, pourraient s’élever à 1milliard de dollars par an".


Avantages du câble optique

Ce projet est une initiative du gouvernement congolais qui, selon " L’Etat congolais a investi 85 millions de dollars dans ce projet réalisé par une société chinoise, une somme provenant d’un prêt chinois, consenti par Pékin au titre de l’aide au développement. Au Congo, en quelques années, les sociétés de téléphonie privées se sont partagés le marché, bénéficiant de dérogations alors que la loi prévoit le monopole de l’Etat. La seule Vodacom vient de récompenser son quatre millionième abonné… Désormais, c’est l’Etat congolais qui sera propriétaire du câble et il fera payer les droits d’interconnexion aux opérateurs privés : sur les autoroutes de l’information, ces derniers devront s’acquitter d’un droit de péage, qui représentera un gain important pour les finances de l’Etat. "

En plus de ces avantages pécuniaires, ce câble permettra de " réaliser un véritable saut technologique. La fibre optique ne servira pas seulement à la téléphonie, à la télévision. Elle permettra des vidéoconférences, le recours à l’imagerie médicale, elle sera surtout un outil essentiel en matière d’éducation, permettant l’enseignement à distance, voire le télétravail. Grâce à elle nos étudiants auront accès aux bibliothèques en ligne, pourront suivre des cours dispensés dans des universités étrangères. Nous pourrons surmonter le retard pris en matière d’éducation en sautant les étapes… ".

Le non de la Banque mondiale

Il nous revient, selon Le Soir, que " la Banque mondiale, porte-parole des bailleurs de fonds occidentaux, s’y oppose. Elle juge que l’OCPT, une structure aussi vieillie que toutes les administrations publiques du pays, n’a ni la capacité ni les moyens de gérer l’accès au câble ". La Chine ne l’attend pas de cette oreille. Car, expliquent les ingénieurs chinois, vingt Congolais étant actuellement formés en Chine. C’est pourquoi, la deuxième phase du projet devrait voir diminuer le personnel chinois. Il nous revient même certaines entreprises congolaises de télécommunication seraient contre ce projet qui permettra à la Rdc de contrôler le secteur des télécommunications.

JDG

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Je vous aime toussssssssss